|
Résumé :
|
Au fur et à mesure que la recherche africaniste se débarrasse de quelques vieux mythes, dont la monographie (ethnique ou villageoise), il devient possible d'aborder de façon inédite des questions majeures, dont celle de l'esclavage. Les dix-sept études suscitées et présentées par Claude Meillassoux, permettent de nous interroger sur l'esclavage, non seulement dans son rapport avec la traite, mais aussi dans la multiplicité des situations et des fonctions qu'il assume à l'intérieur du continent, et par rapport aux sociétés couvrant le Sahara, la partie occidentale du contact sahélo-soudanien, le golfe de Guinée et l'Afrique équatoriale. Il s'agit là d'un domaine géographique dont la marque française est évidente, ne serait-ce que par l'absence de toute référence à l'Afrique orientale. Je voudrais souligner que la façon dont ces études considèrent la question permet de récuser certaines visions encore par le colonialisme : les Africains voulant qu'elle ne soit que le fait des (ne fut-ce pas Amilcar Cabrai qui proclama que tous les conflits entre Africains étaient provoqués par les étrangers, Européens, Asiatiques, Américains ?) ; les Européens voulant qu'il s'agisse d'une pratique antérieure à leur arrivée en Afrique, et connue de toutes les populations africaines avant leur installation sur le continent.
|