Résumé :
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La période coloniale a été marquée, sur le plan des cultures indigènes, par deux phénomènes complémentaires, sans doute inévitable : la dévalorisation des cultures traditionnelles impuissantes à formuler au sommet et les buts sociaux, et l'avidité des élites scolarisées pour des formes culturelles nouvelles considérées comme signes et moyens du progrès. La victoire de la force avait établit comme corollaire la soumission des esprits à l'ordre intellectuel et moral qu'elle véhiculait commandant l'abandon d'attitudes et d'usages frappés de caducité. Le mot "culture" ne s'appliquait qu'aux concepts et aux pratiques de l'occident, aux donnés de "civilisation" proposées par l'école. Ceux-là même, Européens et Africains qui, contre les impositions d'appareils, argumentaient en faveur d'une culture africaine valable, la situaient, par la force des choses, dans le passé, dans l'art, dans des institutions communautaire nostalgiquement remémorées plutôt qu'activement revendiquées.
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