Résumé :
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L'adaptation du paysan noir au milieu a maintes fois été soulignée. On ne peut manquer, en effet, d'être surpris par l'étendue, la précision de ses connaissances sur la végétation, dans la, mesure du moins où elle lui est utile. Il connaît de même les sols, si uniformes en apparence, si variables dans la réalité, qualifiés de noms multiples selon leurs qualités physiques, avec tant de précision que la meilleure prospection provisoire consiste à se laisser diriger sur le terrain par un paysan du lieu. Il utilise avec art les innombrables variétés de chaque plante cultivée, selon les conditions locales. Il adapte ses méthodes de culture avec un soin d'autant plus grand que ses traditions paysannes sont plus fortes ou mieux conservées. Il est parvenu souvent à réaliser une sorte d'équilibre entre les ressources du sol et les besoins ou les capacités de travail de son groupement. Ainsi s'explique le paysage rural africain, issu d'une culture nomade sur brûlis : le sol n'est inoccupé qu'en apparence, le paysage inorganisé qu'aux yeux d'un Européen.
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