Résumé :
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Le canton de l'Imanan, au Niger, présente une double originalité. C'est une petite région touarègue enclavée entre des cantons paysans, Kurfey au nord, Zerma au sud ; c'est un microcosme de la société touarègue, inséré en zone agricole dans un cadre géographique précis et limité. L'histoire de l'Imanan montre l'arrivée successive à partir de 18 10 de groupes touaregs portant le nom de tribus connues dont ils sont issus (Kal Nan, Кэ1 ТэЬоп- nsnt, Lisawan, Кэ1 9S Suk) ou de groupes ayant pris le nom des villages qu'ils ont fondés à leur arrivée (Кэ1 Jami ou Kal Hoshilan). Des alliances avec les populations locales facilitèrent sans doute leur implantation. On retrouve dans l'Imanan les hiérarchies sociales traditionnelles des Touaregs, avec les liens de dépendance qui y sont associés. Parmi les dépendants, à côté des affranchis, on note une distinction intéressante dans la population d'origine servile, entre les isaha et les inezziyen. Les premiers, « ceux qui sont nés », rattachés à une famille de maîtres depuis plusieurs générations, partie intégrante du patrimoine familial, ne pouvaient être vendus. Les seconds, « ceux qui sont achetés », dont l'origine connue est liée à une vente ou à une prise de guerre, pouvaient au contraire être l'objet d'un commerce. La venue de ces nomades, leur sédentarisation, a provoqué la mise en cultures de toutes les terres disponibles et une diminution sensible des troupeaux dont les terrains de parcours ont été conquis par les champs.
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