Résumé :
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L'ouvrage de Marguerite Le Cœur aborde l'histoire du Kawar, pays qui est surtout connu aujourd'hui par son oasis principale de Bilma et par les caravanes qui viennent s'y procurer le sel et les dattes. Le Kawar est formé d'un chapelet d'oasis qui se succèdent sur 80 km du nord au sud, au pied d'une falaise : c'est une dépression classique le long d'un front de « cuesta ». Il s'agit, comme l'indique le titre de l'ouvrage, d'un pays linéaire, sur un axe, et d'une voie ancienne qui relie la Méditerranée au Soudan, appelée ici avec bonheur « la caravanière ». C'est donc par cette route que le Kawar a été connu et, petit à petit, cité par les auteurs. Ce volume couvre la période qui va de l'Antiquité à l'arrivée des Français en 1906. La première phase (l'Antiquité) ne livre que peu de renseignements sur cette route dont on ne connaît que les points d'arrivée sur la côte méditerranéenne. Du IXe au XVe siècle, les chroniqueurs arabes apportent les premières informations sur le Kawar : en rassemblant ces données, même si les sources de ces auteurs sont parfois incertaines et peu précises, Marguerite Le Cœur trace à travers ces textes le cadre physique et donne les premiers éléments du peuplement qui montrent un « Kawar-carrefour, lieu de rencontre de populations variées : soit Berbères : Tomagras et Kayes, soit Zaghawa, des Sudan » ; elle décrit le rapport du Kawar avec le Nord (Fezzan) et le Sud (Kanem-Bomou), évoque le commerce, les agglomérations et apporte quelques indications sur la vie matérielle, sociale, religieuse. D est intéressant de noter que la ressource minière est l'alun qui est exporté au XIIe siècle, selon al-Idrissi ; il ne s'agit pas de sel dont la fabrication semble alors ignorée. Si les dattiers sont cités, ils ne paraissent pas avoir une production suffisante pour donner lieu à une exportation.
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