Résumé :
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Cet ouvrage est à lire deux fois : une fois pour chacune des études qui est une contribution importante à la connaissance d'un groupe humain et d'un domaine précis de recherche ; la seconde fois, pour pénétrer profondément dans cette activité ethno- linguistique dont les différentes contributions sont l'illustration, précédée par une introduction fort dense du maître-d'oeuvre de l'ouvrage. J. M. C. Thomas, abordant le vocabulaire botanique des Ngbaka, analyse le problème de la « définition sémantique des termes dans une structure paradigma- tique », relevant, à l'occasion, quelques tendances de l'ethnobotanique ngbaka. Paulette Roulon s'attache aux classifications des animaux chez les Gbaya, présentant successivement les critères de classement morphologiques, linguistiques, écologiques, de consommation alimentaire, dont aucun ne peut être envisagé séparément. Dans son étude, M. P. Ferry présente le contexte et les conditions de la nomination chez les Basari avant de se livrer à une analyse linguistique des noms d'hommes puis des noms que ces hommes portent en revêtant les masques qui leur sont attribués lors de l'initiation. Avec l'article de L. Bouquiaux on revient à la botanique ngbaka pour suivre la métaphore « de la cueillette des feuilles de ngbe » ; métaphore amoureuse située dans un contexte convergent de pratiques et d'utilisations technologiques et rituelles dont le dénominateur commun est le processus de la capture. Présentant les procédés linguistiques qui permettent de façonner la langue d'initiation des Gbaya-Kara, Y. Monino évalue, par de nombreux exemples, comment la langue d'initiation traduit certains pans de la conception du monde des Gbaya, de façon moins nuancée que ne peut le faire la langue quotidienne. Après les études précédentes, regroupées sous le titre « Langue et Vision du Monde », s'ouvre une partie intitulée « Littérature Orale ».
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