Résumé :
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Si l'on s'intéresse à la pensée politique du pape Pie XII, lui-même grand thomiste devant l'éternel, il faut noter chez saint Thomas dans un premier temps l'emploi des termes « république » ou « formes mixtes d'aristocratie ». La démocratie est une forme légitime de gouvernement à la condition d'être modérée par l'aristocratie ou l'oligarchie, et parfois même la monarchie. Aucun régime d'ailleurs n'est valable dans sa forme pure. Chacun ayant des défauts qu'il faut compenser par les qualités des autres. Saint Thomas parle donc de république ou de politie qui n'est qu'une amélioration de la démocratie grâce à la combinaison des types de gouvernement. Pie XII fait exactement référence à cette distinction thomiste lorsqu'il parle des « vaines apparences d'une démocratie de pure forme » et qu'il affirme que « la démocratie, entendue dans son sens large, admet des /ormes diverses et peut se réaliser aussi bien dans des monarchies que des républiques ». La démocratie dans sa forme modérée est donc admise par l'Église. Or dans la pensée de Jacques Maritain il n'est pas question de cette démocratie tempérée, il connaît la pensée thomiste, il ne peut s'opposer à la complémentarité des régimes. Cependant, les qualités de l'aristocratie, de l'oligarchie ou de la monarchie ne viennent pas compléter la démocratie, mais sont assimilées par elle. Autrement dit, les qualités de ces régimes ne porteront leurs fruits qu'en étant dominées par la qualité de la démocratie : la liberté.
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