Résumé :
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Parmi les archéologues français les plus en vue, il en est deux qui exercent une influence prépondérante dans le domaine des recherches préhistoriques dans leur pays : l'abbé H. Breuil, l'un des fondateurs de la préhistoire en tant que discipline strictement scientifique, et R. Lantier, l'actif conservateur du Musée des Antiquités nationales à Saint-Germain-en-Laye. Un livre écrit en collaboration par ces deux savants devrait donc constituer un événement marquant dans les annales de l'archéologie ; aussi l'annonce de la publication d'un tel ouvrage avait-il suscité le plus vif intérêt. Mais peut-être, à cause même de la personnalité des auteurs, en attendions-nous trop 1 Le fait est qu'après avoir lu attentivement l'ouvrage, nous l'avons refermé en éprouvant une certaine déception. Bien des chapitres, cependant, sont magistraux. Nous avons rarement lu, par exemple, exposé plus clair et plus complet sur l'outillage de l'homme paléolithique, sur les causes naturelles de la fracture du silex et sur la taille intentionnelle et ses techniques. Les parties consacrées aux pratiques funéraires et aux pratiques religieuses de l'homme paléolithique aussi ne méritent que des éloges. Par contre, ce sont les chapitres plus purement archéologiques, où les auteurs devaient nous donner un aperçu des différentes cultures du paléolithique et du mésolithique, de leur dispersion dans l'espace et dans le temps, qui nous ont le moins satisfait. Bien des trouvailles de ces dernières années, surtout celles faites en Europe centrale et septentrionale, sont passées sous silence. On aurait espéré, ne fût-ce qu'une mention du Gravettien oriental et du paléolithique supérieur dans le Nord des Pays-Bas et le Nord-Ouest de l'Allemagne, avec ses caractéristiques si typiques (groupes de Hambourg, d'Ahrensburg et de Tjonger) ; aucune allusion non plus aux recherches si importantes d'A. Rust à Jabrud, en Syrie, qui ont fourni d'importantes données sur les origines du paléolithique supérieur...
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