Résumé :
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Du VIIIe au XIe siècle, sous l’impulsion des Berbères ibâdites, le commerce transsaharien de l’or et des esclaves prend son essor. Les Berbères mettent en place un vaste « écran schismatique » grâce à la création de grandes cités commerciales : Zawîla, Wârgla, Tâhert, Sijilmâsa, etc. Ils détiennent le monopole sur les trois grands faisceaux de routes transsahariennes nord-sud reliant le Maghreb à l’Afrique. Simultanément, une chaîne ininterrompue de communautés juives épouse presque parfaitement l’arc schismatique ibâdite. L’organisation des flux commerciaux impliquait l’existence d’États ou de villes marchandes aux débouchés nord et sud de chaque axe transsaharien et une complémentarité mutuelle irremplaçable entre produits du Nord et du Sud. Les problèmes logistiques auraient sans doute compromis ce commerce s’il n’y avait eu des oasis-relais entre le Soudan et le Maghreb. Des indices convergents dessinent une traite déjà bien affirmée dès le milieu du VIIIe siècle, mais les sources restent discrètes sur le nombre d’esclaves déportés et leur utilisation.
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