Résumé :
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M. Blet a pensé qu'entre les ouvrages à caractère trop scientifique pour toucher de nombreux lecteurs et les ouvrages de vulgarisation « il y avait place pour un ouvrage de dimensions relativement modestes, aussi solidement documenté que le permît l'état actuel de nos connaissances » (p. 9) sur l'histoire de la colonisation française. Voyons donc s'il est parvenu à transformer en réalité cette louable intention. Et tout d'abord quelle est sa conception de l'histoire coloniale ? Il a voulu donner, dans l'ordre chronologique, jn tableau des grandes époques de l'histoire coloniale de son pays, nous dit-il (p. 9), sans négliger les protagonistes. Pour lui, l'histoire coloniale « empiète sur l'histoire diplomatique, elle est étroitement liée à l'histoire intérieure et aux mouvements d'une opinion publique particulièrement influençable, elle ne saurait se séparer de l'histoire militaire de la conquête, elle ne saurait ignorer les peuples qui sont l'objet des entreprises coloniales, non plus que leurs coutumes ». Formule large, mais vague. D'abord, qu'est-ce que cette « histoire intérieure » à laquelle l'histoire coloniale est liée? A lire M. B. on arrive rapidement à la constatation qu'il ne s'agit pas d'autre chose que des très grandes lignes de l'histoire politique de la métropole. Aussi bien sa définition ne fait-elle aucune place à l'histoire économique ni à l'histoire sociale ! Quant aux peuples colonisés et à leurs « coutumes », ils ne tiennent dans le volume dont nous rendons compte qu'une place infime. Les facteurs géographiques, si importants pourtant, sont à peu près totalement négligés.
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