Résumé :
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en relation avec la traite européenne des esclaves, enfin les régions intermédiaires soumises aux contrecoups de ces mouvements auxquels elles n'avaient pas directement accès. A l'intérieur de cette première distinction, la diversité des systèmes sociaux analysés, nomades ou sédentaires, avec ou sans État (exemple, Abron de Côte d'Ivoire, Kuni du Congo), avec État expansionniste ou défensif (exemple Peuls du Futa-Djallon, Mawri du Niger), islamisés ou animistes (exemple, Soudan, pays côtiers), etc., permet de situer l'importance relative de l'esclavage. Aux deux extrêmes se trouvent d'une part les formations sociales à dominance esclavagiste (Futa-Djallon, Gumbu au Mali), d'autre part celles qui tendent à devenir des réservoirs de captifs (Samo de Haute- Volta). Entre ces deux pôles s'échelonnent des sociétés où le développement des rapports de servitude dépend plus ou moins des relations tributaires (Kel-Gress du Niger), de l'intégration nécessaire des captifs dans l'appareil d'État (Yatënga en Haute- Volta, Kabi au Nigeria), de leur association au système lignager (Anyi et Alladian de Côte d'Ivoire), de leur liaison essentielle à l'appareil militaire (Tyokossi du Togo), de leur capitalisation par la classe dominante (Abron de Côte d'Ivoire, Songhay de l'Empire de Gao). C'est dans ces situations intermédiaires que se pose clairement le problème de la coexistence de deux modes de production différents (l'un lié au paysannat et l'autre Бе au pouvoir) à l'intérieur d'une même formation sociale. Ce livre apporte un contrepoids à la légitimation de la traite occidentale par l'existence d'un esclavage africain.
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