| Titre : | Politique monétaire et servitude volontaire : la gestion du franc CFA par la BCEAO |
| Auteurs : | Kabo Nubukpo, Auteur |
| Type de document : | Article : texte imprimé |
| Dans : | Politique africaine (N°105, Mars 2007) |
| Article en page(s) : | pp.70-84 |
| Langues: | Français |
| Index. décimale : | 332.4 |
| Catégories : | |
| Mots-clés: | Franc de la Communauté financière africaine ; Servitude ; Politique monétaire |
| Résumé : |
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Le franc de la communauté financière africaine (CFA) est un exemple frappant du lien (post)colonial qui se perpétue entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique de l’ouest et du centre [1]. Cette monnaie a ceci de particulier qu’elle a été créée [2] sans convergence économique préalable entre les différents territoires coloniaux, puis entre les nations indépendantes qui l’ont en partage et que son fonctionnement défie les règles de transparence en vigueur dans les instances monétaires et financières internationales. L’absence de contrôle des populations qui l’utilisent, ainsi que la rigidité de son ancrage vis-à-vis de l’Euro posent la question de son rôle dans la persistance de l’extraversion des économies africaines et la faible croissance structurelle dont souffrent ces dernières. Dès l’origine, le franc CFA a fait l’objet de critiques. Les auteurs « dépendantistes [3] » le percevaient comme l’illustration de la perpétuation du régime colonial. Ensuite, assez paradoxalement, ces critiques ont été reprises par des économistes d’obédience libérale [4], réclamant une « seconde indépendance », plaidant la cause d’un franc CFA flottant qui assumerait ainsi la dimension « prix » des monnaies, et fluctuerait au rythme des modifications de son offre et de sa demande ; certains ont même appelé à un éclatement de la zone franc, prélude à une concurrence généralisée entre des monnaies nationales à créer. Ces travaux ignorent une forme plus subtile d’aliénation monétaire, la servitude volontaire de banquiers centraux africains adeptes de la « désinflation compétitive » [5]. Tel est l’argument de cet article qui, en examinant la politique générale et les pratiques quotidiennes des fonctionnaires de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), entend penser autrement les pesanteurs de la dépendance et du lien postcolonial qui continue de structurer les relations franco-africaines |


