|
Résumé :
|
La rue a surtout été depuis les indépendances un lieu d’expression de la puissance publique, soit de façon directe, par l’utilisation de la force, soit de façon souterraine, par la circulation d’informateurs, soit de façon métaphorique, par l’organisation de manifestations à la gloire du pouvoir. Plusieurs événements de ces dernières années en ont fait cependant un territoire en voie de saturation. Le développement considérable du commerce informel par l’intermédiaire des vendeurs de rue, la croissance des bandes urbaines surcharge la rue matériellement comme symboliquement. Mais le plus important semble avoir été sa prise de possession par la manifestation, mode d’action collective souvent privilégié par les acteurs de la revendication démocratique. Aussi, la rue s’est imposée comme un moyen prééminent pour projeter dans l’espace du politique des significations multiples, dès l’instant où elle a donné à voir les contestations dans l’instant même de leur expression.
|