Résumé :
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Les attentats du 11 septembre 2001 ont renforcé l’image, ancienne, d’une religion musulmane productrice de violence. La volonté de comprendre s’est traduite dans le grand public par un étrange engouement pour la lecture du Coran et par quelques retentissants succès de librairie où s’affichent préjugés ou erreurs grossières. Situation somme toute banale, dira-t-on. Mais le choc du 11 septembre a été si puissant que ces explications de la violence islamiste contemporaine par le Coran ou par une hypothétique « lignée de l’islamisme » remontant au XIe siècle portent une ombre dévastatrice sur le discours scientifique. Les approches sociologiques ou politiques, accusées de sous-estimer la réalité de « la menace islamique », sont disqualifiées par les médias (sans parler des décideurs politiques) au profit de la dénonciation de l’islam et de ses interprètes les plus radicaux. Les articles qui suivent ont pour objectif de restaurer, par une approche comparative de la violence eschatologique en Palestine, au Cachemire et en Tchétchénie, la dimension sociologique de l’attentat suicide et du « martyre ». Faut-il préciser que le souci d’analyser et de comprendre ce phénomène en profondeur ne revient nullement à le justifier?
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