Résumé :
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Monrovia, juillet 2003 : les combats entre forces loyales au président Charles Taylor et rebelles du Lurd ont déjà fait des centaines de victimes civiles. Sans eau courante, sans nourriture, sans soins, des centaines de milliers de Libériens se terrent dans la capitale craignant le déluge de balles et d’obus qui s’abat sur la ville ou d’être la cible de combattants enclins aux pires exactions. La malnutrition menace, une épidémie de choléra sévit. Comme souvent dans les villes en guerre (Beyrouth, Mogadiscio, Groznyï, etc.), les activités de secours sont limitées. Les rares équipes humanitaires ne peuvent que soigner les blessés qui parviennent jusqu’à elles et poursuivre une assistance réduite dans les camps de déplacés grâce au courage du personnel national. alors que la Grande-Bretagne s’est impliquée de façon décisive en Sierra Leone en 2000 et la France en Côte-d’Ivoire en 2002, aucune puissance étrangère ne semble disposée à s’engager militairement pour arrêter le carnage. Parmi les humanitaires, des voix s’élèvent pour dénoncer cet « abandon » et demander une intervention internationale. Si en France, Action contre la faim (ACF) se contente de « s’insurge[r] une nouvelle fois contre l’attentisme criminel de la communauté internationale » et de « condamne[r] l’absence de toute mesure concrète et immédiate pour protéger les populations civiles à l’agonie », les organisations anglo-saxonnes sont plus explicites. American Refugee Committee (ARC) « presse le président Bush d’utiliser notre force militaire pour aider à l’établissement et au maintien d’un climat de paix..
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