Titre : | Amis et ennemis au temps du terrorisme (2022) |
Auteurs : | Mamou, Jacky, Auteur ; Leibovici, Bertrand Lebeau, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Les Temps Modernes (N°629, Novembre 2004-février 2005) |
Langues: | Français |
Index. décimale : | 152.4 |
Catégories : | |
Mots-clés: | Terrorisme ; Conflit israélo-palestinien ; Climat passionnel ; Mouvement humanitaire |
Résumé : |
L’article de Didier Fassin, « La cause des victimes », paru dans notre numéro 627, a inspiré à Jacky Mamou et Bertrand Lebeau le texte que nous publions ici.
Les humanitaires ne sont pas en dehors de l’Histoire. On pourrait même soutenir qu’ils concentrent une partie de l’esprit du temps. Hier, à l’époque de la guerre froide, ils se portaient au secours des populations martyrisées par les régimes dictatoriaux ou totalitaires. Aujourd’hui les voilà confrontés à la poussée islamiste et à la guerre contre la terreur. Ils rencontrent en permanence la question de la caractérisation des victimes, donc la politique. Et si l’on se réfère à la définition célèbre de Carl Schmitt, être dans la politique, c’est avoir des amis et des ennemis. Le conflit israélo-palestinien et le climat passionnel qui l’enveloppe traversent le mouvement humanitaire. Depuis le début de la deuxième Intifada, la grande majorité des victimes sont palestiniennes : civils et combattants. La population palestinienne souffre cruellement de l’occupation israélienne : violences, limitation de circulation, restriction à l’accès aux soins, effondrement économique. Les humanitaires sont confrontés à cette réalité vécue au quotidien. Il leur est difficile de résister à l’idée que tout est blanc du côté palestinien et noir du côté israélien. Les états-majors sont sous tension devant le spectacle des images télévisées et les témoignages révoltés des personnels sur le terrain. Des équipes entières en conflit avec leur siège sont rapatriées, d’autres autonomisent leurs prises de parole dans les médias… |