Résumé :
|
Depuis Athènes, il est possible d'identifier trois grandes forces sur lesquelles repose la puissance militaire. Ces trois éléments qui structurent le champ des activités humaines sont la sagesse du stratège, aujourd'hui il s'agirait du politique, le courage des citoyens et la qualité des moyens matériels. Si, de Thucydide à Clausewitz, les penseurs et les historiens s'accordent pour reconnaître le rôle central du citoyen ou du soldat, qualifié parfois de force morale, ils admettent aussi que rien ne peut être durablement acquis sans la dimension matérielle. Aux yeux de la plupart, l'histoire des guerres est étroitement liée à celle de la technologie. Les États se sont donc, jusqu'à un passé récent, attachés à disposer de leurs armements en toute liberté, évitant autant que possible les contrôles ou les contraintes que des fournisseurs extérieurs, en l'occurrence des États, pourraient exercer à leur encontre. La libre disposition d'une industrie d'armement est pour un État un élément essentiel de son autonomie de décision, de sa politique étrangère et de sa sécurité. Cependant, cette leçon de l'histoire paraît parfois remise en cause depuis la fin de la guerre froide. On assiste, en effet, à une certaine démilitarisation des relations internationales, au demeurant fort bienvenue, et à un rééquilibrage des rôles respectifs de la force militaire et de la puissance économique au sein de la « grande stratégie » des États...
|