Résumé :
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Il y a manifestement une déshérence de la politique africaine de la France. Celle-ci s’est révélée contestable, par trop paternaliste, voire encore néocolonialiste ; cependant, des liens ont été maintenus avec les pays africains au cours des décennies qui ont suivi leur indépendance. Certes, la France a soutenu des régimes plus que contestables ; néanmoins, des liens affectifs ont été maintenus et l’idée que nos destins étaient liés a été pérennisée. De la même manière, la politique française en Afrique est tombée en désuétude, notamment en raison des changements de génération. En effet, les nouvelles classes émergentes africaines, des secteurs public et privé, ne se satisfont plus de la manière dont les politiques sont menées. Elles aspirent à un partenariat d’une autre nature, plus égalitaire, plus décomplexé. J’ai pu m’en apercevoir lorsque j’étais représentant personnel du président de la République auprès des pays francophones (1995-1998). J’ai senti une très grande irritation des différents ministres quadragénaires face à des pratiques encore fortement marquées par le sceau de relations personnalisées – les problèmes se réglant directement entre chefs d’État.
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