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Résumé :
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Le continent africain sub-saharien, pour toute une série de raisons qui continuent d’interpeller les historiens mais qu’il n’y a pas lieu de réexaminer ici, a été jusqu’à une époque récente très peu urbanisé. Avec l’urbanisation, qui s’est accélérée à partir du milieu du XXe siècle, la population des villes est seulement aujourd’hui en passe de devenir majoritaire, même si nombre d’États, pour des raisons d’ailleurs diverses, ont fait le saut depuis une vingtaine d’années au moins : comme l’Afrique du Sud en raison de l’avance industrielle des Blancs, le Gabon, le Congo ou la Mauritanie pour des raisons en grande partie minières, ou le Sénégal malgré...En ce sens, l’Afrique précoloniale a eu des villes, même si ont aussi existé en Afrique des sociétés non ou très peu urbanisées. Il s’agissait dans ce dernier cas de sociétés rurales, naguère dites « sans État », fondées sur une agriculture de subsistance réglée par des relations consolidées de pouvoir de lignage à lignage par des échanges matrimoniaux, la circulation des femmes assurant à la fois les rapports de voisinage et le rééquilibrage des relations sociales (kinship). D’évidence, une telle organisation n’avait pas besoin de villes pour régenter des relations politiques très majoritairement « horizontales ».
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