Résumé :
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Le débat sur le port du foulard islamique à l’école s’est ouvert, à l’automne 1989, dans un contexte où la gauche au pouvoir, confrontée aux bons résultats électoraux de l’extrême droite et aux manifestations du fondamentalisme musulman, célébrait le bicentenaire de la Révolution française. Poser le problème des liens entre droits des femmes et liberté de conscience, dans une société où existe désormais un « féminisme d’État » et où l’islam est devenu la deuxième religion pratiquée, oblige à déplacer sensiblement les lignes du combat laïque depuis le temps où Jules Ferry voulait « arracher la femme à l’Église ». Dans ce débat, par-delà les controverses sur les limites de la tolérance nécessaire envers les expressions de l’appartenance religieuse à l’école et les premiers travaux d’histoire des genres appliquée aux diversités confessionnelles et culturelles, la question du rôle émancipateur de l’école, et spécialement de la part qui lui revient dans la promotion de l’égalité des sexes, reste bien la question cruciale.
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