Résumé :
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Situation paradoxale que celle de l’Agence France-Presse durant la guerre d’Algérie : alors que la liberté de la presse subit de multiples violations en France, elle se voit offrir un statut libéral. En 1957, en effet, elle cesse d’être un établissement public étroitement soumis à la tutelle de l’État, comme le stipule l’ordonnance fondatrice du 30 septembre 1944, pour devenir un organisme dont les caractéristiques empruntent à la fois à la société commerciale, à l’agence officielle et à la coopérative de presse. Ce changement entraîne une modification sensible de sa couverture de la guerre d’Algérie, sujet délicat par excellence : de tonalité très officielle au début, les dépêches accordent peu à peu une part croissante aux activités et aux hommes du FLN et du GPRA, puis de l’OAS. La couverture du conflit de l’AFP devient ainsi plus équilibré avec le temps. Parallèlement, le directeur général de l’Agence (1954-1975), Jean Marin, mobilise son aura de journaliste et ses relations politiques pour négocier des marges de manœuvre croissantes face à la tentation permanente du pouvoir d’asservir l’AFP.
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