Résumé :
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À travers une histoire philosophique de l’idée de loi, l’article présente le tournant adopté par le libéralisme sur le continent et spécialement en France, entre sa formation au 17e siècle et sa réalité aujourd’hui, appuyée sur l’intervention croissante du judiciaire. Un « libéralisme des droits », où le pouvoir judiciaire devient un acteur plus actif que le législateur, a remplacé le « libéralisme par la loi » des grands classiques (Locke, Montesquieu, Kant). Dans la conception originaire, c’est l’obligation du citoyen envers la loi qui est décisive pour la liberté commune ; dans la conception actuelle, c’est la capacité du citoyen à faire valoir ses droits, éventuellement ses différences et son identité, qui l’emporte. La « République des droits différenciés » est devenue notre problème, dans la théorie (à inventer) comme dans les développements pratiques, et le « libéralisme républicain » des temps actuels est encore un objet non identifié.
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