Résumé :
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En 1945, l’antifascisme était le seul moyen de légitimation à la disposition du nouveau régime politique de l’Italie et de sa nouvelle élite politique. Ce fut l’idéologie nouvelle de la République nouvellement née et il fut au début utilisé dans ce but. Mais très tôt, et de plus en plus, l’antifascisme devint un simple outil de parti communiste dans sa lutte contre ses ennemis, périodiquement accusés d’œuvrer au rétablissement d’un régime autoritaire. De cette façon, et en raison de la force de la gauche tout au cours de l’après-guerre, la perpétuation de l’opposition fasciste/antifasciste devint une caractéristique permanente de la vie culturelle et politique italienne. Et les mêmes raisons alimentèrent l’image mythique d’une Résistance comme grande rébellion du peuple. Cet article examine les formes et les phases de cette subtile opération idéologique visant à apporter au parti communiste à la fois la légitimation démocratique et nationale dont il avait si radicalement besoin et une influence hégémonique dans le milieu intellectuel.
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