Résumé :
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La succession rapide des attentats terroristes menés dans les transports en commun de Bombay le 12 juillet 2006 puis l’embrasement du front israélo-libanais le 13 juillet rappellent toute la difficulté de cerner d’une seule formule synthétique les menaces de déstabilisation des relations internationales. Intervenant après le feuilleton à rebondissements du nucléaire iranien et les tirs d’essai de missiles nord-coréens le 5 juillet, qui mobilisent les efforts de la diplomatie internationale, l’action terroriste et la confrontation militaire à la frontière du Liban illustrent un « retour à la géopolitique » après plusieurs années au cours desquelles l’ensemble des relations internationales semblait organisé par le thème américain de la « guerre contre le terrorisme ». Si l’attentat de Bombay témoigne, par ses modalités pratiques, de la diffusion d’un type d’action terroriste qu’on a vu à l’œuvre à Madrid, Londres, Casablanca, Charm-el-cheikh, Bali... dans les suites de l’effondrement des tours jumelles de New York, les autres lieux de tension rappellent pour leur part le maintien des crises anciennes, comme le conflit du Proche-Orient. Avec la tension nord-coréenne et le retour de la menace nucléaire via la prolifération de la bombe, une atmosphère de guerre froide fait même son retour dans un monde qui croyait en avoir tourné la page. Tandis que le terrorisme s’installe durablement dans le paysage, la logique des États revient brutalement, renforcée par la crise énergétique qui redonne un poids mondial à la Russie, et le développement économique de la Chine et de l’Inde qui déplace le centre de gravité de la politique mondiale vers l’Asie-Pacifique, comme le montre ici même le Singapourien Kishore Mahbubani…
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