Résumé :
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La fin du « siècle court » implique-t-elle la fin de l’histoire ? Comment peut-on encore produire du réel dans un monde qui semble entièrement gouverné par la répétition du même (la subsomption totale de la vie au capital) et la mise en abîme des grands récits métaphysiques (téléologie providentialiste de l’émancipation. En effet, « le plus frappant aujourd’hui, c’est qu’il n’y a plus ni commencement ni fin : la grande uniformisation mercantile du globe, réelle ou fantasmée, ne se pense plus comme accomplissement, pacifique ou désastreux, d’un processus, présupposé ou construit. Elle se conçoit bien plutôt comme l’Événement qui fait taire toute histoire et que l’on ne peut que constater ». Autrement dit, peut-on encore produire des histoires — des parcours effectifs de vie et de liberté — lorsque l’Histoire semble avoir trouvé sa raison ultime ? Quelles conséquences réelles peut aujourd’hui produire la critique philosophique et politique de la mondialisation ? Ces questions sont au centre du dernier ouvrage de Bertrand Binoche, La Raison sans l’Histoire. Échantillons pour une histoire comparée des philosophies de l’Histoire (Paris, PUF, coll. « Pratiques théoriques », 2007). Autant dire que pari relevé par Binoche dans son livre est en même temps audacieux et passionnant [
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