Résumé :
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Il ressort de plusieurs études réalisées que les effets de la rente migratoire sur le renforcement de la sécurité alimentaire sont loin d’être clairs. Certains résultats obtenus sont contradictoires ou dubitatifs à travers des études de cas dans le monde. Notre étude entre dans le cadre d’un programme de recherche universitaire visant depuis 2017 à comprendre, entre autres, les liens entre migration et sécuritaire alimentaire en milieu rural dans trois régions du Niger. Toutefois, nos résultats obtenus sont également mitigés, en matière d’impacts de la rente migratoire sur la sécurité alimentaire des ménages. En effet, nous avons observé comme attendu, que la rente financière migratoire est en majorité destinée à acheter des produits alimentaires en milieu rural. En revanche, la plupart des ménages ruraux avec migrants de retour ou toujours hors du village et opérant principalement dans l’agriculture, ne sont pas capables d’assurer leur autosuffisance alimentaire, bien que l’émigration interne et internationale (membres toujours absents ou revenus), a touché environ 82% des ménages au cours des cinq dernières années précédant notre enquête de 2017. Ceci révèle l’existence d’une situation permanente d’insécurité alimentaire et d’émigration dans les zones de l’enquête, même en année de pluviométrie satisfaisante. Par ailleurs, il importe de mentionner que 56,6% des émigrants n’ont rien envoyé comme argent ou aliments consommables à leur ménage d’origine au cours des 12 derniers mois précédent l’enquête. Finalement, l’étude a conclu que la migration n’a pas résolu la question de l’insécurité alimentaire, bien que la plupart des ménages reconnaissent que les envois de fonds contribuent à atténuer certains problèmes alimentaires et sociaux de base.
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