Résumé :
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L oeuvre de l esprit est l objet du droit d auteur, la condition d accès à la protection par ce droit spécial, sésame qui permet au créateur de bénéficier de prérogatives fortes et exorbitantes du droit commun. C est particulièrement vrai en droit français, lequel se veut a priori protecteur de l auteur. On parle de droit d auteur « à la française », in favorem auctoris. Il ne s agit d ailleurs pas d un droit de l oeuvre - à l image du droit des biens -, mais d un droit d auteur& de l auteur ? On pourrait toutefois s interroger sur la pertinence de cette approche théorique, que certains qualifient de dogmatique. Résiste-t-elle d ailleurs lorsqu on la confronte aux faits ? À l heure où l on protège par ce droit non plus seulement un tableau, une sculpture, un roman, mais aussi un logiciel, un boulon, une cabine de douche, une boîte à oeufs, un modèle vestimentaire&, l auteur est-il bien au centre de toutes les attentions et les critères d accès à la protection sont-ils toujours ceux retenus et enseignés, une création de forme originale ? Ou faut-il réinventer la définition juridique de l oeuvre ?
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