Résumé :
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« Lire avec Nietzsche les "grands philosophes", c'est assister à un spectacle comique, à une “scène primitive” où les moindres méprises, les moindres faux-pas de ceux qui se donnent pour des maîtres à penser se trouvent remarqués avec une vigilance impitoyable. C’est dénoncer les enfantillages des vieux philosophes, les dépouiller de leur sérieux et de leur sénilité et faire rire à leur dépens. Avec Nietzsche la philosophie entre dans le domaine de la comédie et il apparaît que le talent le plus propre – et aussi le plus dissimulé – du génie philosophique est un talent comique. Le philosophe est un comédien qui cache derrière le masque du spéculatif la fonction pharmaceutique de la philosophie, sa volonté la plus persistante : rendre tolérable l’intolérable. Volonté cathartique qui répète à sa manière le vouloir de la tragédie. Volonté déniée par les philosophes dont le fantasme le plus tenace a toujours été celui de l’autonomie, de l’indépendance à l’égard des forces pulsionnelles, dionysiaques. »
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