Résumé :
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Toutes les grandes rencontres internationales initiées au Sénégal, ces trois dernières années, portent sur la thématique centrale de la Renaissance africaine, dont la réalité serait illusoire sans l’édification des États-Unis d’Afrique qui, véritablement, peut et doit en constituer le foyer et le catalyseur. Rien de grand ne saurait se faire sans de grands ensembles. L’avenir est à cela. Pour y arriver, il faut en finir avec le régionalisme, le tribalisme, le nationalisme, les États solitaires. En effet, les deux réalités que sont la constitution d’un État fédéral africain et la Renaissance africaine ne sauraient être dissociées et doivent être pensées ensemble, si l’on veut être en phase, à la fois, avec l’idéologie panafricaniste de nos illustres devanciers et avec la volonté moderne, politique et scientifique, de donner à l’Afrique sa véritable place qui lui permette de jouer un rôle déterminant, plus positif et plus efficient dans la gouvernance mondiale. Seulement, des politiques aux intellectuels, il y a parfois des divergences importantes quant à la volonté et quant à la vision de la Renaissance africaine, dont le projet ne semble pas encore bien progresser dans les faits, en dépit des déclarations tapageuses. Qu’en penser ? Que faire ? Mon propos sera axé donc sur cette double interrogation. Avant d’aborder la question, je voudrais faire un certain nombre de constats, qui sont des rappels, pour mieux camper notre sujet, dont le principal objectif est de « penser l’Afrique dans les temps actuels du monde ». Il s’agit tout aussi bien de penser que de panser l’Afrique. On ne saurait penser l’Afrique d’aujourd’hui sans faire le lien entre ces idées, ces grands projets ou défis qui sont tous interdépendants ; de grands défis auxquels elle est confrontée : panafricanisme et renaissance dont l’aboutissement logique, c’est-à-dire la voie obligée, serait la constitution des États-Unis d’Afrique, qui est l’unique possibilité pour les Africains de peser dans la balance de la gouvernance mondiale et l’unique possibilité d’un futur fécond du génie créateur noir, riche de la diversité culturelle des peuples africains.
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