Résumé :
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Le Royaume-Uni a longtemps été donné comme exemple : faible taux de chômage, facilité à créer des entreprises, croissance forte et élévation du niveau de vie moyen. Mais qu'en est-il vraiment ' Certes, l'économie est très flexible : elle n'est freinée ni par une intensité capitalistique trop forte (comme dans les vieilles industries ), ni par des règles contraignantes (sociales, du marché du travail'). Elle peut à tout instant se reconvertir dans les activités les plus rentables. Elle accepte librement l'immigration, les capitaux étrangers et est donc très différente des économies de la zone euro, plus immobiles, plus capitalistiques, plus fermées vis-à-vis du reste du monde. Mais les inconvénients de ce modèle sont massifs : la performance du marché du travail est médiocre (quand on tient compte en particulier du chômage déguisé en disabled ), les retraites fondent, le système de santé s'effondre, les inégalités de revenu sont considérables. Les gouvernements travaillistes n'ont modifié qu'à la marge le modèle légué par Margaret Thatcher, et Gordon Brown, le coupable désigné de la faillite anglaise, est en réalité le syndic d'une économie monoproduit sinistrée. Voilà comment un modèle unique au monde se trouve aujourd'hui en échec. Patrick Artus est professeur à la Sorbonne et à Polytechnique. Directeur des études économiques de Natixis et membre du Cercle des économistes, il a notamment publié Les Incendiaires. Les banques centrales dépassées par la globalisation et Le capitalisme est en train de s'autodétruire. Alexis Garatti est économiste et analyste chez Natixis.
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