Résumé :
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Dans ces discours et ses écrits Vigné continuait sa campagne de dénonciation anticolonialiste. Depuis 1897, trois fois par semaine il signait une chronique dans "l'Aurore" de Clemenceau. A la chambre, intervenant sur l'affaire "Voulet-Cjanoine", il élargissait le débat aux crimes de l'armée coloniales et portait contre Gallieni de très graves accusations, en particulier celle d'avoir fait exécuter "pour l'exemple" des ministres malgaches. On comprend les violentes réactions des hommes du"parti colonial" contre lui. " Cette même année 1900 (c'est Vigné qui s'exprime) : "... fatigué de clamer depuis huit ans dans le désert du palais Bourbon, les infamies de la guerre coloniales, les crimes des scélérats, des requins qui, pour en profiter, la déchaînent et l'entretiennent depuis les rives du Niger jusqu'à celles du Mékong je résolus, avec l'espoir d'être mieux entendu, d'abandonner une tribune où me couvrait l'immunité parlementaire et de m'adresser au pays par celle de la presse que pouvait suivre celle de la cour d'assises sur un geste du gouvernement..." Mal lui en prit car aucun des journaux qui dans un premier mouvement avaient accepté de publier ses articles ne consentirent à en produire une ligne. L'intervention gouvernementale était passé par là ! Vigné ne se décourage pas et réunit en un volume qu'il intitule La Gloire du Sabre l'ensemble de ses documents. "...Je le dédiais au Ministre des colonies de l'époque, officiellement responsable de tous les crimes et de toutes les infamies dénoncées." Le livre imprimé par les soins de l'auteur, Ernest Flammarion accepte de le diffuser et d'apposer le nom de sa firme sur la couverture. Or le jour de la livraison le dépôt fut refusé et le lendemain Vigné recevait sommation de faire disparaître le nom de Flammarion de la couverture ! Des pressions ministérielles avaient opérées !
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