Titre : | Construction identitaire dans deux épopées nigériennes : Labdeejo de Tinguizi et Sarraounia de Mamani (2017) |
Auteurs : | Ousmane Tandina, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Mu Kara Sani (Vol.21, Décembre 2014) |
Article en page(s) : | pp.122-139 |
Langues: | Français |
Index. décimale : | 896 Littérature africaine |
Catégories : | |
Mots-clés: | Légende ; Sarraounia ; Tinguizi ; Identité ; Epopée |
Résumé : |
Le présent article titré : « Construction identitaire dans deux épopées nigériennes : Labdeejo de Tinguizi et Sarraounia de Mamani » entend explorer cette problématique de la construction et de la reconstruction identitaire si présente dans la littérature africaine orale traditionnelle. De ce fait, en matière de littérature africaine ancestrale, les modèles et les héros auxquels s’identifient lecteurs et auditeurs, déterminent la construction de leur moi et leur adhésion à la communauté. Mais qui dit identité dit aussi similitude dans la mesure où l’autre est aussi mon semblable. De ce point de vue, l’univers des épopées semble détenir en lui-même la clé d’une meilleure saisie de ces constructions identitaires. C’est ce qui justifie le choix de deux textes épiques comme support de l’analyse. J’ai donc choisi deux récits épiques. Le premier texte est oral, c’est Labdeedjo de Tinguizi, Tinguizi est l’ un des plus grands griots et bardes de l’Afrique de l’Ouest. C’est auprès de lui que Christiane Seydou a recueilli de nombreux récits, notamment la célèbre épopée de Silâmaka et Poullôri. Tinguizi est un artiste très doué, talentueux et performant. Il ne conte pas de simples anecdotes. Il soutient lui-même qu’il ne chante que les hauts faits des rois, les crises politiques de l’époque. En ce qui concerne le conflit qui oppose Labdeedjo au Blanc, le griot le circonscrit essentiellement à la notion de Chef. Labdeedjo, en tant que chef traditionnel, interdit à ses sujets de manquer de respect à sa mère. C’est pourquoi il accepte d’endosser le meurtre délibéré qu’a commis son fils sur un paysan prénommé Jeytu Yenjaari qui a osé rendre l’insulte qui lui a été adressée. Le Commandant Blanc informé le met sur le champ aux arrêts et le destitue.
Le second récit est écrit, c’est Sarraounia de Mamani. Mamani est un écrivain nigérien, grand militant « sawabiste » de l’aile d e Djibo Bakary opposant du parti du Rassemblement Démocratique Africain (RDA) du Président Diori Hamani. Grand révolutionnaire, il fut un exilé politique de 1960 à1974. Il rentre au bercail lorsque Seyni Kountché renverse ce régime par un coup d’Etat.. Sarraounia est l’expression de la vie traditionnelle et historique des Azna du Niger. L’œuvre a pour point de focalisation une crise politique, la résistance des Azna, au XIXème siècle, à l’invasion de leur territoire par les troupes commandées par Voulet et Chanoine qui tentaient d’arrêter la marche du conquérant arabe Rabat. Les deux récits à étudier développent un même schéma narratif autour de cette problématique universelle et toujours actuelle de l’identité. |