Résumé :
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Le monde moderne sécrète très peu d’actes héroïques. L’extrême banalité de la réalité et la dérision des hommes publics qui animent la vie des nations contemporaines, évacuent de la real politique les valeurs fondatrices de l’épopée : le courage, la force morale, la puissance magique, la lutte pour le Bien de la collectivité, le statut d’élu des dieux. Pourtant, nos sociétés de plus en plus désespérées face à l’inquiétude grandissante, à la déréliction et à l’enjeu de résilience, ont réellement besoin de ces valeurs cathartiques. Les romanciers modernes se chargent de recréer l’héritage épique et mythologique d’hier pour combler le déficit d’héroïsme et de grandeur morale dont souffre le monde actuel. Quelques oeuvres romanesques mémorables déploient avec force des scènes épiques qu’elles empruntent aux traditions populaires aussi bien africaines qu’européennes. En réalité, depuis Les Misérables de Victor Hugo, Ulysse de James Joyce ou Les Buddenbrook de Thomas Mann, le lecteur du 21ème siècle s’est familiarisé avec La Réappropriation du schème de la mort du héros épique, de la part des écrivains de son temps. Trois formes de réalisme suffisamment porteuses d’émotion esthétique transparaissent dans ce type d’influence : le réel mythologique, épique et magique. Les Écailles du ciel, Peuls et Le Roi de Kahel de Tierno Monénembo qui constituent le corpus de cette analyse appartiennent à la catégorie de romans où la réappropriation des traditions épiques ou mythologiques débouche sur des œuvres attachantes
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