Résumé :
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La récente Histoire des jeunes en Occident est une aventure avant tout italianno-française (ou franco-italienne) : dirigée par Giovanni Levi et Jean-Claude Schmitt, elle a été d’abord été publiée en Italie en 1994 (Storia dei giovani) avant de l’être en France deux ans plus tard. Elle rassemble une vingtaine de contributions signées par des historien(ne)s très majoritairement français et italiens et couvre une aire géographique principalement axée sur la France et l’Italie. Ses deux volumes (tome 1: De l’antiquité à l’époque moderne, tome 2 : L’époque contemporaine) qui entrecroisent analyses locales et études synthétiques, s’apparentent peut-être davantage au recueil des actes d’un colloque qu’à une véritable histoire des jeunes, ce dont les maîtres d’œuvres s’expliquent d’ailleurs dans l’introduction. Leur ambition est d’abord de souligner la « spécificité de la jeunesse », catégorie considérée avant tout comme une « construction sociale et culturelle » (p. 7 du t. 1), et de proposer des problématiques nouvelles - qui ne se veulent pas toujours pensées en termes de « classes d’âge » ou de « différences des sexes » (p. 9 du t. 1) - pour tenter de mieux cerner une notion encore fuyante au fil des siècles. Ainsi, loin de prétendre imposer une définition monolithique de la « jeunesse », Giovanni Levi et Jean-Claude Schmitt insistent au contraire sur le caractère ondoyant de son historicité et présentent les différentes contributions comme autant d’approches possibles pour saisir les « traits “ liminaux ” qui caractérisent la jeunesse, entre réalités biologiques, rôles sociaux, élaborations symboliques » (p. 13 du t. 1). Et c’est dans cette vision « kaléidoscopique » de la jeunesse que réside une bonne part des séductions multiples offertes par ces deux volumes, qui marquent indéniablement une étape importante dans les recherches menées sur ce sujet depuis les années 1970.
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